Des perquisitions ont été menées lundi 5 décembre à plusieurs domiciles et lieux de travail de la députée du Rassemblement national (RN) Edwige Diaz, dans le cadre d’une enquête du Parquet européen sur des soupçons d’emploi fictif. “Je peux confirmer que des perquisitions sont menées dans deux de mes maisons en Girondins, ainsi qu’au bureau départemental du RN, au bureau du parlement et dans mon bureau à l’Assemblée”, a déclaré Edwige Diaz, contactée par l’Agence France-Presse (AFP). suite aux révélations de Mediapart et Libération. “Le Parquet européen mène une enquête préliminaire en France à partir de juillet 2021” pour “détournement de fonds publics, complicité et recel”, sur la base de “soupçons d’emploi fictif d’un assistant au Parlement européen” en “2018 et 2019” . “, indique le parquet dans un communiqué. Il dit avoir été interpellé “en juillet 2021 par le parquet de Bordeaux, sur la base d’un signalement de l’association Anticor”, mettant en cause “Jacques Colombier [ex-eurodéputé RN] et Edwige Diaz”, qui était occupée par cette dernière. La recherche a été confiée au Département de la recherche économique. Le député RN a expliqué que Jacques Colombier avait été interpellé par la police et que des enquêtes avaient également été menées à son sujet.
« Règlement de compte politique »
“C’est un règlement de comptes politique”, a-t-il dit, arguant que cela a bien fonctionné pour Jacques Colombier “d’avril 2018 à juin 2019” en tant qu’assistant parlementaire local qui “l’a accompagné dans ses déplacements, géré ses réseaux sociaux” et organisé “des visites”. au Parlement européen”. Elle met en cause un “responsable d’Anticor” en Gironde, “David Poulain”, candidat aux élections municipales de 2020 à Ambarès-et-Lagrave, confirmant que ce dernier avait sollicité un accord du RN pour ces élections, que le parti avoir refuser.
“Il n’y a jamais eu d’accord ni de proposition”, a contesté David Poulain, affirmant avoir rencontré l’élu RN à l’époque “dans le cadre des ‘gilets jaunes’, dont il était le représentant local”. Il a affirmé que ses soupçons étaient étayés par “des témoignages”. de militants, de responsables locaux du RN et de trois des co-constituants de Mme Diaz sur la même liste à [élections] régional”.
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Le 17 juin 2021, le patron d’Anticor avait adressé une lettre au nom du syndicat au parquet de Bordeaux dans laquelle il s’étonnait d’une “hyperactivité de Mme Diaz”, “chef de service” du RN, “formatrice “. et “directrice commerciale de facto de deux institutions”, estimant qu’elle avait “peu de possibilités de travail en tant qu’attachée parlementaire”. Puis Anticor a aussi fait le cas du “licenciement d’ascenseur” d’Edwige Diaz en 2021, avec “la nomination de son ancien employeur, Jacques Colombier, comme tête de liste régionale en Dordogne (…) au mépris de deux agents préfectoraux de son RN’.
Puis le député a critiqué un rapport “il y a quelques jours des régionales”. Lundi, dans un communiqué, Edwige Diaz et Jacques Colombier ont dénoncé “les accusations grotesques (…) de David Poulain (…) et des anciens conseillers régionaux qui n’ont pas été renouvelés”. “Ce dossier s’alourdit car il y a un règlement de comptes au sein du RN après [ce] sélection de la tête de liste pour les régionales 2021”, a au contraire argumenté David Poulain.
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Le RN a fait l’objet de plusieurs enquêtes et mises en examen pour des emplois présumés fictifs d’assistants du Parlement européen ces dernières années, et a à son tour dénoncé des “manipulations politiques”. En mars 2018, le Parlement européen a estimé les dégâts à 6,8 millions d’euros.
Le monde avec l’AFP